La génération qui a vécu/participé à la guerre et la génération qui en a hérité : association entre le SSPT des vétérans et les stratégies de régulation émotionnelle des descendants adultes et les niveaux d'alexithymie
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La génération qui a vécu/participé à la guerre et la génération qui en a hérité : association entre le SSPT des vétérans et les stratégies de régulation émotionnelle des descendants adultes et les niveaux d'alexithymie

Jul 15, 2023

BMC Psychiatry volume 23, Numéro d'article : 599 (2023) Citer cet article

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Les répercussions à long terme que la guerre peut avoir sur les générations de guerre et d’après-guerre manquent dans la littérature. Il est impératif de comprendre les conséquences psychologiques de la guerre civile libanaise qui s’est déroulée de 1975 à 1990, sur les descendants de ceux qui y ont pris part. En conséquence, l'objectif de cette étude était d'évaluer l'association entre le SSPT paternel/vétéran et les stratégies de régulation émotionnelle de la progéniture adulte et les niveaux d'alexithymie, 30 ans après la fin de la guerre.

Une étude transversale a été réalisée entre septembre 2020 et septembre 2021 sur un échantillon de 75 pères d’anciens combattants et vétérans paramilitaires libanais et leur progéniture adulte. Pour la population des anciens combattants et des anciens combattants paramilitaires, la liste de contrôle du SSPT a été utilisée pour évaluer le trouble de stress post-traumatique, et l'échelle d'exposition au combat (CES) a été utilisée pour mesurer le niveau d'exposition au combat. Pour la population de descendants, le questionnaire de régulation émotionnelle (ERQ) a été utilisé pour évaluer les stratégies de régulation émotionnelle et l'échelle d'alexithymie de Toronto (TAS) a été utilisée pour mesurer les niveaux d'alexithymie.

Le SSPT paternel (bêta = 10,19) était associé à des niveaux plus élevés d'alexithymie dans la population de progéniture. Concernant les stratégies de régulation émotionnelle, les résultats ont montré que le SSPT paternel (Bêta = -3,24) était significativement associé à une diminution du score de réévaluation cognitive chez la progéniture. De plus, le SSPT paternel (bêta = 4,57) était significativement associé à une augmentation du score de suppression expressive. De plus, l’âge d’un père plus âgé (bêta = 1,11) était significativement associé à une augmentation du score d’alexithymie chez la progéniture. De plus, les résultats ont montré que les blessures paternelles au combat (Bêta = -4,24) étaient significativement associées à une diminution du score d'alexithymie dans la population descendante et à une augmentation du score de suppression expressive (Bêta = 3,28).

Cette étude montre que l'expérience traumatisante de la guerre des pères influence la régulation des émotions et les niveaux d'alexithymie chez leur progéniture. Des études longitudinales prenant en compte l'âge de la progéniture au moment de l'apparition des symptômes du père peuvent nous fournir des informations supplémentaires pour comprendre l'influence du SSPT paternel sur le fonctionnement émotionnel de la progéniture au cours des différentes phases du développement émotionnel.

Rapports d'examen par les pairs

Le trouble de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble psychiatrique qui peut survenir chez des personnes de tout âge, culture ou sexe qui ont vécu ou été témoins d'un événement traumatisant [1]. Dans un contexte militaire, un traumatisme peut survenir suite à une menace pour la vie suite à la participation à des combats armés ou à d'autres activités militaires : patrouilles, espionnage et tâches dangereuses. Les événements traumatisants liés à la guerre constituent le risque conditionnel le plus élevé de développement du SSPT [2]. Le risque de développer un SSPT dans le contexte militaire dépend de plusieurs facteurs, et dépend en grande partie du niveau de stress et du soutien social reçu après le déploiement [3].

Le déploiement en guerre a lieu principalement au début de l’âge adulte, qui est normalement le moment où les combattants fondent leur famille, ce qui rend la progéniture particulièrement vulnérable aux effets des traumatismes liés à la guerre. Cette vulnérabilité pourrait être une conséquence d'une altération du comportement du combattant, d'une psychopathologie concernant la parentalité ou d'un traumatisme secondaire [4]. Dans cette optique, le SSPT peut entraîner des altérations négatives du comportement d'un individu, notamment une colère et une réactivité accrues, ainsi qu'un retrait social [1]. Par exemple, la tendance à s'appuyer sur des stratégies telles que l'engourdissement émotionnel semble avoir un « effet particulièrement préjudiciable sur la qualité de la relation vétéran-enfant » [5]. Grandir dans un environnement familial agressif, stressant et imprévisible peut avoir des conséquences néfastes sur la vie future de l'enfant [6].